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La migration crée-t-elle des intellectuels ou bien les intellectuels migrent-ils vers de nouveaux ho

  • Delphine CAUDEN, Valentina FRADET
  • 20 mai 2016
  • 5 min de lecture

Delphine CAUDEN, Valentina FRADET et Julie SCASSO sont étudiantes en Prépa 1. Elles nous livrent ici une réflexion sur la migration.

La migration crée-t-elle des intellectuels ou bien les intellectuels migrent-ils vers de nouveaux horizons ?

L'humanité, prise comme un unique corps, entre dans une unique civilisation planétaire qui représente à la fois un progrès gigantesque pour tous et une tâche écrasante de survie et d'adaptation de l'héritage culturel à ce cadre nouveau. Dans ce contexte, nous pouvons observer une augmentation de la migration des peuples a travers le monde. Ce phénomène peut représenter un réel fléau pour les terres d’accueils, Pourtant il s’agit parfois de l’arrivée de personnes intellectuelles. Liu Xiaobo, Président du Centre chinois indépendant de 2003 à 2007 est placé en détention le 8 décembre 2008, en réponse à sa participation à la Charte 08, un manifeste critiquant le régime autoritaire chinois. Il est formellement arrêté le 23 juin 2009 sous le chef de suspicion d’« incitation à la subversion du pouvoir de l’État ».

Le 8 octobre 2010, le prix Nobel de la paix lui est attribué pour ses « efforts durables et non violents en faveur des droits de l’homme en Chine. » Il est le premier citoyen chinois à se voir attribuer un prix Nobel alors qu'il réside en Chine. Ainsi en réponse à l’oppression, notamment par le contexte géopolitique de leur pays, ces intellectuels sont parfois amenés à migrer vers des pays plus démocratisés, en quête de liberté d’expression. Mais dans certain cas, l’arrivée des ces migrants en terres exotiques représente une réelle opportunité pour ces personnes qui prisent en charge par les institutions organisationnelles des pays d’accueils, peuvent acquérir une éducation et s’épanouir intellectuellement. Ainsi la migration crée-t-elle des intellectuels ou bien les intellectuels migrent-ils vers de nouveaux horizons ?

Changement des cultures sous l’influence des nouveaux penseurs

Nombreux, les flux migratoires participent au changement social et culturel d’un pays. Plus particulièrement dans le cas du phénomène de « fuite ou exode des cerveaux » - migration vers les pays développés des travailleurs qualifiés ou très qualifiés du Sud - il s’agit d’intellectuels (qu’ils soient artistes, peintre, musiciens, écrivains mais aussi ingénieurs, techniciens, informaticiens, spécialistes de la finance, médecins et autres) qui choisissent délibérément de partir. Apportant leur savoir faire, techniques et méthodes, ces « immigrés intellectuels » partagent aussi leur culture exportée. Pour certains, notamment les pays d’accueil, cette migration du savoir est bénéfique. Se présentant sous un avantage certain, ces pays profitent alors de tout l’esprit culturel offert par ces intellectuels. Pour d’autres, les pays d’origine, cela représente un pillage de trésor culturel. Ces migrations, alors mères d’un pluralisme de cultures, permettent un mélange, créateur de changement culturel, qui entretient les populations dans un perpétuel échange des cultures.

Cas du mélange des cultures réussi

L’arrivée des migrants sur le sol Français fut une chance et elle participa à la construction de nos racines communes. En effet ces migrants sont mi à l’honneur dans l’œuvre de Dimitri Casali « Ces immigrés qui font la France ». Héritière de siècles de migrations depuis le Moyen Âge, la nation française a construit son identité sur sa diversité. De nombreux grands personnages de l'histoire incarnent ce brassage : hommes d'État comme Mazarin, scientifiques comme Marie Curie, ou encore artistes comme Marc Chagall, tous ont œuvré a la renommé de la France dans le monde. L’œuvre de Casali retrace la destinée de ces exilés volontaires ou non dont l'histoire personnelle rejoint la grande Histoire.

De plus, de nombreux migrants partis aux états unis ont réussi à acquérir une certaine notoriété dans ce pays dont le leitmotiv’ demeure « l’American dream ». En effet, Les États-Unis et leurs immigrés s'enrichissent mutuellement. Certains de ces immigrés ont apporté des contributions considérables à l'économie mondiale américaine.

Nous verrons le portrait de Vinod Khosla investisseur en capital risque aux Etats unis « Il y avait longtemps que je rêvais de venir dans la Silicon Valley »,. Venu de l'Inde aux États-Unis avec un diplôme d'ingénieur électricien, il poursuit ses études à l'université Carnegie Mellon puis à l'université Stanford. Avec plusieurs camarades de classe, il fonde Sun Microsystems, société qui figure sur la liste des 500 grandes sociétés de l'hebdomadaire financier Fortune 500 et qui est spécialisée dans les réseaux d'ordinateurs et dans les technologies de l'information.

En tant qu'investisseur en capital risque, Vinod Khoslo a financé le lancement d'un certain nombre d'entreprises spécialisées dans les techniques de pointe. Il s'emploie actuellement à perfectionner l'éthanol cellulosique, biocarburant fabriqué à partir de déchets agricoles.

Ces migrants venus des quatre coins du monde sont le parfait exemple qu’il n’y a pas de frontières culturels, mais seulement des frontières barbares.

Cas d’une pluralité dangereuse et destructrice 

Le cas de Salman Rushdie illustre bien ce concept de culture migrante qui dérange et qui, alors, trouble la vision claire et unitaire des autres cultures.

Ecrivain britannique, Salman Rushdie publie «  Versets sataniques » en 1989, un ouvrage jugé blasphématoire car dressant un portrait du prophète Mahomet, offensant l’islam et décrivant le paradoxe du régime iranien : «  il reste une théocratie autoritaire, où le fondamentalisme des mollah empêche encore a libre expression » - Le Figaro : l’affaire Salman Rushdie en cinq points. Suite à cette publication, la tête de Salman Rushdie a été mise à prix, des exemplaires ont été brûlés par les populations musulmanes, de nombreuses émeutes se sont faites. Ce vent de violence et de colère qui prend source en Iran va alors se propager en Inde puis en Afrique du Sud, au Pakistan, en Arabie Saoudite, en Egypte, en Somalie, au Bangladesh, au Soudan, en Malaisie, en Indonésie et enfin au Qatar. Chaque pays interdisant successivement la publication du livre. L’Occident va aussi être gagné par ce mouvement de violence, notamment en Angleterre où W.H.Smith, grande maison d’édition, va retirer l’ouvrage de la vente.

Mais la publication aux Etats-Unis reste mal vue par la civilisation musulmane, soulevant les populations de tous pays : « Au Pakistan, des milliers de personnes prennent d’assaut le centre culturel américain d’Islamabad. (…) Le scénario se répète en Inde. (…) A Paris, près d’un millier de musulmans intégristes se revendique « khomeynistes ».

L’exemple de Salman Rushdie montre que les intellectuels, ici écrivains, cherchant à partager leur vision du monde avec les autres cultures, ne sont pas forcement bien vus et acceptés par les populations et mentalités des pays d’accueil. Cloisonner dans leur façon de penser, les pays d’accueil ne cherche pas a comprendre la façon de penser des écrivains, ils voient seulement en eux des dangers potentiels qui risquent de déstabiliser les populations. La vision ouverte et compréhensive des écrivains qui cherchent simplement à faire part de leur opinion sans réellement chercher la discorde des mentalités, peut s’avérer dangereuse pour un pays mais aussi pour l’écrivain lui même qui se met en péril lorsque sa pensée n’est pas comprise par les autres. Les intellectuels, qu’ils soient écrivains, journalistes, artistes, professeurs et autres, peuvent parfois subir des injustices, et ceux simplement à cause de leur différence de penser et de voir le monde.

Conclusion :

Le monde actuel est en pleine mutation, sous l’influence de la mondialisation, la migration d’intellectuels modifie parfois les cultures. Les penseurs ont un impact parfois considérable sur leur milieu qui peut ainsi s’étendre sur le monde entier. Cet impact engendre parfois des avantages et dans d’autre cas des inconvénients. Ce phénomène appelé le brain drain, peut en effet permettre aux penseurs opprimés de s’exprimer librement en migrants dans un pays libre. Où alors d’appliquer leurs travaux dans un pays qui peut permettre d’accéder au succès comme Thomas Piketty aux Etats Unis dont le travail s’avère plus adéquat au pays économiquement parlant.

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