La migration intellectuelle est-elle la seule migration valorisée et acceptée aujourd’hui?
- Assia CHEBLI, Alicia DUPONT
- 10 mai 2016
- 5 min de lecture
Assia CHEBLI, Alicia DUPONT, Cassandra RICOUS et Julie STURMA sont étudiantes en Prépa 1.
La migration est le déplacement de personnes d'un lieu dans un autre, en particulier d'un pays (émigration) dans un autre (immigration) pour des raisons politiques, sociales, économiques ou personnelles, et qui est le fait soit d'une population entière, soit d'individus s'intégrant dans un phénomène de société plus large.
La migration intellectuelle est-elle la seule migration valorisée et acceptée aujourd’hui?
* Une migration intellectuelle prisée et banalisée
La fuite des cerveaux a toujours existé. Elle désigne un processus de migration vers les pays développés des travailleurs qualifiés ou très qualifiés des pays du Sud. Elle est envisagée positivement par les pays industrialisés développées (PID) qui encouragent très largement la venue de cette élite intellectuelle. Ils mettent en œuvre de nombreuses politiques visant à attirer « ces cerveaux ». En témoigne ces universités qui gardent des places pour les étudiants étrangers talentueux afin de les former à devenir l’élite de demain du pays d’accueil. Ils représentent une possibilité de développement économique et d’enrichissement intellectuel. (Par exemple grâce aux frais d'inscription élevé, mais aussi car ils vont travailler dans des grandes entreprises innovantes. Ils ont de grandes capacité à entreprendre et innové ce qui favorise ainsi l'économie). De nombreux postes à haute responsabilité sont aussi réservés à des personnes étrangères. D'autre politiques sont aussi mis en œuvre comme le visa de travaille américain. L'employeur américain accorde le droit de séjour à un migrant pour travailler dans son entreprise grâce à la carte verte. Ou aussi avec la carte « compétence et talents » en France. Cette carte est accordé au étrangers qui souhaite participé au développement économique ou au développement de l'aménagement du territoire de la France et aussi pour contribuer au rayonnement notamment intellectuel, scientifique, culturel, humanitaire ou sportif de la France.
Les migrations intellectuelle ne regroupe pas seulement les étudient et les secteurs tertiaire des entreprises, mais aussi la migration plus littéraire et pour plusieurs raison. Là encore les étudient littéraire sont très recherché. Ils apportent leur culture qui est ainsi mélangé à la culture du pays de migration. Les œuvres sont donc très intéressantes de part ce mélange, ils apportent du renouveau à la littérature. Ces personnes sont donc plutôt bien intégrées et accepté.
Et enfin les réfugiés intellectuels et politiques sont aussi généralement les bienvenus dans les pays développé. Nous pouvons prendre l'exemple de l'écrivain Salman Rushdie. Cet écrivain a écrit un livre très controversé « Les versets sataniques ». La communauté musulmane a réagis très violemment. L'Iran la même condamné à mort avec une prime de 3,3 millions dollars, le poussant donc à fuir et à vivre caché durant de nombreuses années. Il était poursuivi par Hezbollah et vivait dans la nocuité. Il s'est donc réfugié au États-Unis pour se protéger. Les réfugiés politiques sont acceptés et leur migration est plus aisée du fait qu'ils quittent leur pays car ils n'ont pas le choix. Ils sont poussé à l'exil à cause de leur œuvre et non pas pour fuir la pauvreté et aussi vivre plus dans la prospérité. Ainsi psychologiquement, les résidents les acceptent plus et l’intègre mieux.
* Les autres formes de migration ne sont pas autant acceptées
L’afflux massif et quotidien de migrants est devenu le premier souci pour tous les pays d'accueil. Cette immigration génère plusieurs conséquences : des conséquences sanitaires, d'insécurité (délinquance et infiltration djihadiste). Par exemple en Allemagne, les migrants ont commis plus de 200.000 crimes et délits en 2015. Ceux-ci font peur aux pays d'accueil ou encore des conséquences économiques : selon le rapport économique mensuel de la Bundesbank rendu en décembre 2015, une grande partie des réfugiés qui sont attendus en Allemagne risque de se retrouver au chômage et de n'entrer que très progressivement sur le marché du travail. De plus l'immigration peut détourner toutes aides sociales (budgets, logements, aides alimentaires et médicales,...) au détriment des autres.
L'importance du facteur travail en économie amène les économistes à se soucier de la démographie. À ce niveau, les projections démographiques montrent que l'Europe géographique devrait voir sa population passer de « 738 millions d'habitants aujourd'hui à 707 millions en 2050 »
Beaucoup considèrent que cette immigration ne peut être considérée comme un exode naturel en raison de la guerre car cette immigration est exactement l’inverse : pas de vieillards, peu de femmes et d’enfants mais essentiellement des hommes en âge de se battre.
Le président français, François Hollande, a proposé que le sommet du 23 septembre étudie les trois possibilités suivantes : aider la Turquie pour que les réfugiés restent sur son sol ; décider la création de centres d'accueil des demandeurs d'asile.
* La question de la valeur du migrant
Si l’on suppose que la migration intellectuelle soit valorisée par rapport à d’autres cela induit nécessairement le fait qu’il existerait une échelle de valeur sur laquelle chaque type de migration serait placé selon qu’elle soit envisagée et jugée positivement ou négativement. Il y a donc une pertinence à se poser la question de la valeur d’un migrant.
Rappelons qu’est migrant « tout individu qui a quitté volontairement son pays d'origine et est en chemin vers un autre (pays d’accueil), quelles que soient les raisons de son départ : raisons politiques, économiques ou culturelles. » Très générale l’utilisation de ce terme s’est largement répandue depuis les années 2000 dans les domaines médiatique et politique.
L’actualité à la fois récente et plus ancienne nous montre que le migrant revêt parfois pour ne pas dire souvent une connotation péjorative. Le qualificatif prend le pas sur l’homme, sur la personne humaine. Il se définit entièrement par sa position de migrant avec tous les stéréotypes qui l’accompagne et « sa vie humaine » est reléguée au second plan. Les problèmes d’intégration sont quasi inévitables et les politiques de fermeture des frontières sont d’une actualité brulante. En témoigne les polémiques aux Etats-Unis liées à la frontière « Mex-America » matérialisée par un mur qui s’étend sur près de 3.141 kilomètres, la plus longue frontière au monde sur laquelle les contrôles sont de plus en plus renforcés et que l’on imagine encore prolonger. Mais pourquoi avons-nous tant d’appréhension à accepter « ces nouveaux arrivants » ? Lévi Strauss nous donne quelques clés pour l’expliquer. L’ethnocentrisme qui consiste à privilégier sa culture et la considérer comme la norme de ce qui est civilisé en oubliant pourtant qu’elle n’est pas l’unique, conduit à la barbarie ; par définition « ce qui n’est pas civilisé et qui contrevient aux formes intellectuelles, esthétiques, morales d'un certain humanisme, ou civilisation ». En effet la barbarie est souvent appliquée péjorativement aux étrangers qui n’ont donc pas la même culture. Lorsqu’ils arrivent ils apportent imprégnés de coutumes inhérentes à leurs pays d’origine la confrontation des cultures « choc des civilisations » nous fait peur au titre qu’elle menace notre culture et nous demande en retour une adaptation. Le changement et l’étranger sont deux choses qui nous effraient en raison d’une non-compréhension de l’autre qui s’instaure. Mme Rodriguez Pizarro dans son rapport à la Commission des droits de l'homme de l'Organisation des Nations Unies déclare par ailleurs que " les personnes dont la couleur, l'apparence physique, le vêtement, l'accent ou la religion diffèrent de ceux de la majorité de la population du pays hôte sont souvent soumises à des violences physiques et autres violations de leurs droits, quel que soit leur statut juridique " en ajoutant qu’" être migrant, c'est nécessairement se sentir aliéné ".
La migration intellectuelle est plus facilement acceptée dans la mesure où elle semble enrichir notre propre culture sans ambitionner de la changer ou de la « détruire » mais simplement en la rendant adaptive, évolutive et « vivante » sur différents plans intellectuels, littéraires, cinématographiques, philosophiques… et peut ainsi la pérenniser. A contrario les autres migrants peu qualifiés ou simple quidam constituent un groupe particulièrement vulnérable; leurs droits, non seulement en leur qualité de travailleurs mais en tant qu'êtres humains, sont régulièrement violés. L’OIM (organisation internationale pour les migrations) alerte et touche nos consciences sur le fait que ces migrants servent de plus en plus de boucs émissaires aux sociétés actuelles, confrontées à toutes sortes de problèmes internes, notamment le chômage, la criminalité, la drogue, le terrorisme même.
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